Aux portes de l'Iran...

C'etait hier. La journée la plus exigeante, belle, et contrastée depuis le début du voyage. Que ce soit au niveau des sensations, de la vitesse, des idées qui vous passent par la tête, et des images qui y restent, comme gravées, des réactions de votre corps, de la motivation à continuer d'avancer, des paysages...

Une étape litteralement coupée en deux.
La première partie, c'est quasiment de la souffrance. Montée, épingles à cheveux, sous une atmosphère humide, lourde, limite inquiétante. Un brouillard, où on ne voit pas à 10 mètres, qui fait apparaitre des maisons dans les hauteurs comme autant de fantômes se moquant de votre infortune. Ce même brouillard, qui se joint au silence pesant, pour mieux vous signifier que vous êtes seuls ou presque...Pas un bruit à part celui du vélo qui refuse d'avancer. 
Et puis des paroles répétées, sans cesse, enjoignant à continuer, à se convaincre que ce virage sera le dernier, qu'à ce rythme, c'est la descente qui vous attend dans peu de temps.


Mais cette descente, n'en est pas une. C'est une plongée. Peu à peu, la luminosité change, la brume disparaît. Tout est plus clair.
Tous les sens, oubliés jusque là, reviennent. La souffrance est toujours là, les yeux pleurent sous l'effet conjugué du froid, et de la vitesse. Les doigts sont frigorifiés.Vous ressentez tout, plus fort, même le vent qui vous claque à la figure comme un rappel.
Et soudain vous regardez autour de vous. Ou plutôt c'est le décor qui s'impose à vous. Arbres résistant aux affres de l'automne, couleurs éclatantes des orangers. Des reliefs qui rappellent à s'y méprendre à la première étape en Arménie. La boucle semble bouclée. Vous suivez cette rivière qui semble vouloir aller plus vite que vous...

Et puis au loin, une vague promesse : celle d'un ciel bleu et ensoleillé. 

Ca y est je suis aux portes de l'Iran !

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