Une des expériences les plus inattendues depuis le début de ce voyage. 
J'ai été convié à une randonnée à deux heures de Tabriz. Levé à 5 heures du matin, une attente longue et sans enthousiasme des mini bus
L'un se révèle être en panne. C'est sans compter sur la réactivité des organisateurs qui trouvent rapidement une solution. Nous sommes donc une petite trentaine à nous amasser tant bien que mal dans ce qui sera finalement un voyage plein de decouvertes. Plus que les paysages traversés, à couper le souffle par moment, c'est la folie des passagers que je retiendrai. 

Le bus n'est pas parti depuis 5 minutes, il n'est que 6h30, les premiers rayons de soleil pointent difficilement le bout de leur nez...
Et là en un instant le calme et l'austérité du début laissent place à une toute autre ambiance. Les rideaux bleus se ferment un à un et le vieil auto radio commence a crépiter...il crache une pop iranienne, ressemblant étrangement à notre disco house des années 90. Tout le monde applaudit,  les cris de joie et autres sifflets pleuvent. Les hommes font de l'allée centrale, sous un plafond si bas qu'ils ne peuvent vraiment se tenir debout, leur piste de danse ! Et petit à petit, les filles s'y mettent aussi, se déhanchant, participant riant et chantant les refrains. Au fur et à mesure, le voile se fait plus discret, jusqu'à disparaître complètement...

Quel contraste saisissant !  Il semble que toute l'énergie refoulée des jours précédents, est soudainement relâchée dans cet endroit confiné. Et que le manque de liberté et d'expression, notamment corporelle,  trouvent ici, le terrain de jeu adéquat

La randonnée se révélera donc être davantage un prétexte,  à cet éxutoire. Cette joie de vivre, cette innocence, ces plaisirs finalement simples de jouir de la vie font un bien fou et me marqueront longtemps.